That's what we call fate [ Sun Joo ]

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Sujet: That's what we call fate [ Sun Joo ] Dim 13 Fév - 14:56

Joo Hee avait oublié combien aller en cours était emmerdant. Certes, tout comme dans sa vie de salaryman, il devait se lever tôt, se doucher, prendre un petit-déjeuner avant de filer presto au bureau, mais il n'avait, à trente ans, pas ces encombrants bouquins à porter et surtout, il n'y avait plus cette insupportable ambiance étudiante dès qu'il mettait un pas dans l'université. Les piallements incessants de filles atteignant à peine l'âge adulte, les tapes dans le dos entre « potes » dont il avait horreur, cette foule d'un autre temps qui lui rappelait qu'il avait autrefois été l'un d'eux, avant ses échecs en série ; s'il avait su, il ne se serait pas donné tout ce mal, n'aurait même pas fait d'études pour mieux prétendre au même rang d'esclave qui était -avait été ?- le sien. Il ne niait pas que ces années à l'université, pour l'ancien Joo Hee, avait été plutôt plaisantes, avec son lot d'histoires en tout genres, les amis qu'il avait perdus de vue ensuite, ces filles pour qui il avait eu un faible. Mais maintenant, c'était une toute autre histoire : là où beaucoup voyaient ce retour dans le temps comme l'occasion parfaite pour se refaire une toute nouvelle vie, lui ne faisait que subir ce décor inadapté au trentenaire aigri qu'il était devenu, infligeant un poids supplémentaire à ses épaules déjà bien trop chargées, pauvre bonhomme bien trop terne. Qui était l'enfoiré qui le torturait avec des conneries pareilles, hein ? Il avait pris le temps de s'habituer à son existence d'esclave, de raté, et l'envoyer d'un bond dans un autre contexte avait fait voler ses efforts en éclat. Allait-il devoir foncer dans le mur encore une fois, rejouer un remake de sa propre existence triste à en pleurer ? Passer son diplôme, croire en un avenir brillant, tenter de monter sa propre entreprise et finir par se ramasser lamentablement, se retrouver sans le sou, sans personne si ce n'est une mère nouvellement malade qui ne peut pas grand chose à l'échec cuisant de son fils, finalement prendre ce boulot que l'on hait, ne pas réussir à trouver quelqu'un pour remonter à la surface, et finalement ne plus avoir envie de la chercher. Triste existence, hein ? Et il était pourtant prêt à replonger sans broncher, résigné comme il était. Se demandant comment sa génitrice avait réussi à le faire aller en cours là où il aurait pu aller postuler pour un job minable de suite -sûrement le fait qu'elle soit en pleine santé dans ce passé douloureux-, il passa la porte de l'amphithéâtre où avait lieu son premier cours, choisit de s'asseoir pas trop haut dans l'estrade pour mieux s'enfuir dès le cours terminé. Les épaules basses, le regard morne, il attendit, regardant sans les voir ces étudiants qui arrivèrent au fur et à mesure, avant de finalement accrocher un visage qui était loin de lui être inconnu. Non, impossible. Pas elle, pas ici, pas encore ? Les yeux écarquillés, l'impression que le monde allait s'écrouler de nouveau, Joo Hee fixa sans ciller les traits joliment dessinés de son boss de dix ans plus jeune. Elle avait été dans la même fac que lui ? Dans la même filière ? Non, le Destin s'acharnait sur lui, il était salement maudit. Cette mégère, cette salope qui lui faisait vivre le martyr au bureau en prétextant le faire bouger, se retrouvait là, dix ans plus tôt, pour lui infliger le même enfer sûrement. Mais parce qu'il n'allait encore une fois pas lutter contre la fatalité, il se contenta de s'affaiser un peu plus, laissant son dos glisser sur la table de derrière, se contentant de la regarder pour voir quelle réaction Mademoiselle Kang allait avoir. Et c'était à parier qu'elle viendrait le trouver en moins de deux.

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Sujet: Re: That's what we call fate [ Sun Joo ] Dim 13 Fév - 16:55

C’était quand même une situation bien étrange que de se retrouver à nouveau dans la peau d’une étudiante. Si seulement Sun avait pu oublier tout cela, ne jamais le revivre…. Mais non, il fallait qu’elle se retrouve dans cette fichue chambre , tellement plus petite que son appartement de trentenaire. Mais dès le réveil, elle avait fait en sorte de repousser toutes les mauvaises pensées qui avaient tenté de se faire un chemin dans son esprit pour se tirer hors du lit et se préparer à aller à l’université. Elle qui pensait avoir oublié tous ces gestes, les avoir mis de côté, elle se retrouvait à agir presque automatiquement. Sortir du lit, aller à la douche, attraper des vêtements, et son sac prêt de la veille, enfiler ses chaussures , et partir. En chemin, l’étudiant attrapa un grand coffee to go au coin d’une rue, histoire d’avoir quelque chose dans le ventre et aussi sa dose de caféine pour pouvoir tenir toute la journée. Quand on travaille autant qu’elle le faisait tous les jours, les nuits étaient souvent écourtées par un devoir à rendre, un cours à revoir, un point à éclaircir, des fiches à faire… Et malgré tout, Sun restait une fille, et remerciait le maquillage moderne de permettre de dissimuler au mieux les cernes et autres marques de fatigue pour avoir toujours l’air presque parfaitement fraîche. Et puis les cernes de ses vingt ans et celle de la trentaine étaient franchement différentes… Quelle femme n’avait pas rêvé de rajeunir de dix ans d’un coup? Sun Joo s’en fichait complètement. La beauté éternelle n’était pas franchement sa préoccupation principale. Pour le moment, elle devait se remettre dans le bain des cours, et elle poussa la porte de l’amphi, son café à la main et ses livres sous le bras. Il n’y avait pas encore beaucoup de monde et elle ne put se retenir de jeter un coup d’œil aux élèves déjà présents. Son regard accrocha des traits qu’elle connaissait et qu’elle ne s’attendait pas à revoir de si tôt. Kim Joo Hee. En fait, elle ne pensait pas le revoir du tout. Ils avaient été dans la même classe? Elle ne s’en était jamais rendu compte, il fallait dire que lui n’était pas des plus expansif, et qu’au temps de l’université ,elle était souvent enfermée dans sa chambre à potasser un bouquin quelconque. Et en plus, il l’avait vu, c’était clair, vu la manière dont il s’était affaissé un peu plus encore sur sa chaise. Si elle avait été sadique, Sun Joo serait allée s’asseoir à ses côtés pour savoir ce qu’il faisait ici. Lui aussi, il avait été renvoyé à ses vingt ans? Certainement, oui, elle était bête, sinon comment aurait-il pu la reconnaître ? Renonçant à une quelconque première approche, la jeune femme avisa une place aux premiers rangs pour installer ses affaires, ouvrir son bloc et boire une gorgée de café, l’image de Kim Joo Hee lui tournant dans l’esprit. Comment n’avait-elle pas pu souvenir qu’ils avaient été en cours ensemble? Elle ne put pas aller vraiment plus loin dans ses conjectures que le professeur arrivait et sans plus attendre commençait son cours. Deux longues heures d’économie qui parurent passer un peu trop rapidement aux yeux de la jeune femme. Elle faisait toujours en sorte d’être des plus attentive afin de ne rien perdre du cours, les enregistrant parfois lorsqu’elle se sentait un peu trop fatiguée. Hors de question de se mettre en retard ou quoi que ce soit de ce genre… Mais elle devait avouer que ce matin, c’était un peu dur, et elle n’était pas mécontente que le cours se termine, preuve qu’elle n’était plus la même qu’à ses véritables vingt ans. Les élèves se levèrent, plus ou moins rapidement pour quitter l’amphi. Il fallait bien avouer que pour certains, la matière était loin d’être passionnante. Et c’Est-ce moment là que Joo Hee se rappela à sa mémoire. Sun descendit les quelques marches pour jeter son gobelet de café avant de se retourner vers la porte , apercevant le grand bonhomme dont elle se rapprocha, ses livres plein les bras. « Tu as eu l’air tellement heureux de me voir, ça m’a fait chaud au cœur. » Bon, elle avait bel et bien garder le cynisme de ses jeunes années, serrant ses ouvrages dans ses bras sans même lever les yeux vers celui qui , il y a peu, était encore son employé. Mais elle-même ne savait pas vraiment pourquoi elle venait le trouver alors qu’elle savait pertinemment qu’il ne l’aimait pas vu tout ce qu’elle lui faisait endurer à l’entreprise. Mais il ne pouvait pas comprendre pourquoi elle faisait cela, après tout, elle n’avait pas à s’occuper de s’occuper de certains employés en particulier… Mais étrangement, c’était un tant soit peu rassurant de voir un visage connu ou… Non, elle ne savait pas pourquoi elle faisait cela, mais tant pis.

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Sujet: Re: That's what we call fate [ Sun Joo ] Sam 19 Fév - 9:39

Il était foutu : son regard avait finalement accroché celui de sa boss, et dans quelques secondes, celle-ci grimperait les marches de l'amphithéâtre pour venir se mettre à côté de lui, et sûrement lui beugler deux-trois trucs au passage, comme elle avait l'habitude de le faire. Le martyriser jusque dans les méandres du passé, c'était définitivement son genre selon Joo Hee, qui ne voyait en elle personne d'autre que la boss hystérique qui venait le déranger dans sa zone de confort. Parce qu'il fallait apparemment qu'il se bouge, qu'il sorte de sa torpeur ; quoi, il n'était pas au goût de la demoiselle tel qu'il était, il fallait qu'il devienne l'employé modèle -soit motivé- pour qu'elle ne vienne plus lui chercher des noises ? Elle pouvait rêver, tiens. Ressassant un semblant de rage qui lui permettrait de ne pas se laisser démonter au moment venu, il fronça les sourcils en la voyant s'enfiler dans les premiers rangs, coupant rapidement tout contact visuel avec lui. Allons bon, elle allait l'ignorer ? … Le pied. Sans savoir trop s'il y croyait, il décida de ne plus y penser tandis que le professeur montait sur l'estrade, faisant dès lors tourner son stylo pour écouter un cours qu'il avait déjà entendu il y avait plus de dix ans auparavant -et dont il ne se rappelait quasiment rien soit dit en passant. De là à le faire faire prendre des notes ? Oh que non, il ne se souciait pas vraiment des examens là où il pensait qu'on les renverrait gentiment à leurs trentaines perdues ; au pire des cas, il pourrait toujours se remettre au boulot à la dernière minute pour éviter la casse, peu importe au final qu'il se retrouve coincé dans ce corps d'étudiant. Les deux heures passèrent plus rapidement qu'il ne l'aurait cru, écoutant d'une oreille ce qu'on avait à leur dire, plongeant dans un état somnolent dès qu'il avait le malheur de ne plus porter d'attention au cours. Prenant son temps, il s'étira sur son siège, rangea toutes ses affaires dans son sac qu'il passa en bandoulière, et descendit les marches d'un pas traînant, ne sachant pas trop quoi faire de sa peau pendant l'heure qu'il lui restait avant ses travaux dirigés. Rentrer chez lui ? Ca n'était pas franchement loin. Mais rien n'était moins sûr que le fait qu'il puisse retrouver un semblant de motivation. Alors qu'il passait la porte, il tomba nez-à-nez avec Kang, qui lui lança une réplique sarcastique au possible. Bon sang, elle ne l'avait pas oublié, et avait encore moins décidé de l'ignorer ! Malgré la légère antipathie qu'il cultivait envers elle, il n'oublia pas ses réflexes d'employé respectueux et s'inclina devant elle malgré le contexte totalement différent, complètement conditionné à ce genre de choses. « Mademoiselle Kang. » Ou vieille fille Kang, comme il l'appelait intérieurement. Se redressant, il la fixa quelques micro-secondes, détaillant ce visage plus jeune qu'il avait en face de lui : il était clair qu'entre la trentenaire et l'étudiante, il n'y avait que de minimes différences, à croire qu'elle n'avait pas subi leur transformation à tous. Toujours ce même air de garce que lui seul semblait voir, si ce n'était quelques rides en moins maintenant qu'il en était là. Son genre s'ils s'étaient rencontrés dix ans plus tôt, avant qu'elle ne devienne une sorcière et lui un grand blasé ? « J'ai été surpris de vous revoir ici. Vous vous y attendiez, vous, à croiser votre employé martyr dix ans plus tôt ? » Légère pique qu'il pouvait se permettre puisque dans un autre contexte où pas de pouvoir, donc pas de moyen de pression de la part de la jeune femme.

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Kang Sun Joo

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Sujet: Re: That's what we call fate [ Sun Joo ] Mar 22 Fév - 0:20

Elle aurait pu venir s’installer à côté de lui pour lui prendre la tête afin qu’il se motive un tant soit peu, si elle avait été sa patronne encore. Mais Sun n’était pas bête, ce n’était pas le cas. Ou du moins, pas ici, pas à cette époque. A cet instant, elle n’était qu’une étudiante parmi tant d’autres, si on mettait de côté qu’elle était une trentenaire renvoyée dans le passé. De plus, dans cette condition, elle ne pouvait pas se permettre de louper un seul des cours qui pourraient lui permettre de retrouver le poste qu’elle avait eu durant ses premières trente années. Et puis elle ne savait pas vraiment quoi lui dire. Après tout, peut-être qu’il ne faisait pas parti de ce petit retour vers le passé? Peut-être que déjà, à l’époque, il ne pouvait pas se la voir alors qu’elle-même était censée ignorer son existence. Elle aurait pu se souvenir, tout de même, qu’ils avaient été en classe ensemble, non? Combien de temps avaient ils passé sur les mêmes bancs sans même s’en rendre compte par la suite, alors qu’ils étaient dans la même entreprise? Tout simplement car l’un était blasé et ne faisait pas franchement attention à ce qu’il se passait autour de lui, alors que l’autre était tout simplement trop occupée à travailler pour se tirer de sa situation pourrie pour se tourner vers ses possibles camarades. Alors elle s’installa au premier rang, laissant les deux heures filer sans se préoccuper de son peut-être futur employé qui se retrouvait quelques rangs derrière . Les gens de ce genre avaient le don de la renvoyer à sa propre condition. Après tout, à cette époque, elle n’était rien qu’une fille de pauvres alcooliques infidèles qui devait faire des heures ici et là pour pouvoir payer ce que les bourses ne prenaient pas en charge. Compter sur ses parents? Quelle blague. Pourtant elle ne pouvait s’empêcher de leur apporter, quand elle en avait les moyens, des sacs de courses bien remplis. Elle ne savait pas vraiment ni pourquoi ni comment ils étaient encore ensemble, pourquoi ils se supportaient alors que rien n’allait plus entre eux. Le dialogue était rompu, et Sun n’avait pas franchement dans l’idée de tenter de les remettre sur les rails. Elle avait déjà tenté trop souvent, en vain. Finalement, elle ne valait pas mieux qu’un Joo Hee, que son pessimisme latent et son perpétuel air blasé. Le pire? Elle le savait, mais faisait simplement en sorte de ne pas y penser. L’heure finit par s’achever et la jeune femme quitta son banc pour venir à la rencontre ce Joo Hee d’une autre époque qui collait somme toute bien à la vision qu’elle aurait pu s’en faire. Plus jeune de dix ans, mais ce même quelque chose dans le regard. Apparemment, il était lui aussi le trentenaire coincé dans le corps de vingt ans. Mais elle fut tout de même surprise de sa réaction . Le voyant s’incliner devant elle comme il l’aurait fait dans leur entreprise, elle ne put s’empêcher d’écarquiller les yeux, encore plus sous le « Mademoiselle Kang ». Mais elle se repris bien vite avant qu’il ne se redresse, s’inclinant à son tour , s’il voulait jouer à cela. Et en plus ils la vouvoyaient, alors qu’ils en étaient renvoyés à cette situation d’égalité . Au lieu de l’agacer, sa petite pique lui tira une esquisse de sourire. « Martyr, martyr, tout de suite les grands mots… Je tente… Tentais juste vainement de te faire réagir. » Mais rien n’y faisait. Pas même une réplique, pas de tentative de prouver le contraire, à croire que ce spécimen résistait à tous les schémas de psychologie classique. Mais non, rien ne le faisait se motiver, réagir, sortir de son marasme. Oui, c’était égoïste ce qu’elle faisait à l’époque, oui, c’était peut-être pour se conforter, pour se sentir moins mal, aucune idée, mais ce n’était pas seulement une question de patron à employé, ou du moins pas seulement. Mais de là l’avouer. « Et au lieu de me vouvoyer, tu ferais mieux d’en profiter, non? Puisque je ne peux plus te martyriser, comme tu dis, fais-toi plaisir, qui sait ce qu’il adviendra. » S’ils allaient retrouver ou non leur situation, si les choses pouvaient être pire, ou meilleures, pour l’un comme pour l’autre. Aucun des deux ne savait et malgré tout ses efforts, la jeune femme ne pouvait être sûr de rien. Alors oui, elle se montrait toujours aussi cynique, certainement un peu arrogante, et alors? Il ne pouvait pas y avoir pire que de retomber à cette époque de galère, alors il pouvait bien ajouter tout ce qu’il voulait ,elle était certaine que ça n’y changerait pas grand-chose.

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Sujet: Re: That's what we call fate [ Sun Joo ]

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